“DARKMATTER fait du théâtre un lieu plein de potentiel non réalisé. Où le sens redevient un jeu élevé et parfois même mystique. Et où le corps noir devient ouvertement central, jusqu'à ce qu'il implose et se redéfinisse lui-même.”
#jury23
“Que ce soit en se balançant sur leurs bottes en latex à talons aiguilles ou en se glissant nu.e.s dans la peinture noire, le duo surprend avec des images puissantes après chaque black-out. Grâce aux éclairages audacieux, à la bande-son glaçante et aux chansons de rap obsédantes que Menzo et Cortés crachent en direct, Darkmatter devient non seulement une descente fascinante au cœur de la noirceur qui nous habite tous, mais aussi une critique poétique de la représentation qui célèbre la richesse d'être noir. ”
De Standaard
Corps, peux-tu devenir (être) une hypothèse, une galaxie en pleine accélération, une monstrueuse étoile liquide qui n’arrive pas à mourir ?
Dans le duo DARKMATTER, Cherish Menzo et son partenaire Camilo Mejía Cortés cherchent, avec l’aide d’un Distorted Rap Choir [chœur rap distordu], des manières de détacher leurs corps et la réalité quotidienne dans laquelle ils évoluent d’une perception imposée.
Pour DARKMATTER, Menzo puise son inspiration dans le post-humanisme, qui a pour intention de transcender la corporalité. Elle passe également l’afrofuturisme au crible, ce qui revient à considérer la science-fiction, la technologie, le fantastique, etc. d’un point de vue africain ou noir. La forme humaine devient quelque chose de « faisable » et nous permet de rêver. Menzo tisse également une couche poétique qui s’inspire de l’astronomie. Elle s’intéresse, entre autres, à la matière noire et aux trous noirs qui se rencontrent et entrent en collision pour ainsi engendrer un nouveau corps futuriste et énigmatique.
DARKMATTER veut faire table rase d’une façon préconçue de regarder son propre corps, du corps de l’autre et des histoires que nous leur attribuons. Menzo se jette corps et âme dans la mêlée, ce qui donne lieu à une conversation complexe qu’elle désire à la fois engager et dépasser – une dualité que DARKMATTER contribue à alimenter.
De même que dans JEZEBEL, elle étend son vocabulaire gestuel en y intégrant des techniques issues de la musique hip-hop. Elle applique de la sorte la méthode Chopped and Screwed à ses mouvements, un procédé qui ralentit considérablement le tempo de la musique. En étirant les notions de temps, le registre change et le corps performant parvient à générer de nouvelles lectures. Un chœur composé de dix performeur·ses du cru – ledit Distorted Rap Choir – l’accompagne avec ses hymnes rap aliénants.
DARKMATTER souhaite remanier en profondeur nos atomes, en quête d’une nouvelle forme pour notre corps et d’une nouvelle manière de regarder aussi bien ce corps que le monde extérieur complexe auquel il se rapporte.