het Theater Festival

Fabrice Murgia c’est… en cinq chapitres.

vr 01 sep 2017

 

Un élève de Jacques Delcuvellerie.

Ce grand homme du théâtre en Wallonie fonde dans les années 1980 le GROUPOV, un collectif d’artistes de différentes disciplines et différentes nationalités ayant pour la mission l’expérimentation de nouvelles formes du théâtre politique et social. La pédagogie de Jacques Delcuvellerie accompagne les acteurs formés à l’ESACT (Ecole supérieure d’acteurs de cinéma et théâtre) dont Fabrice Murgia fait partie. L’influence pédagogique s’observe dans son choix de thématiques sociales fortes : Exils (2012), les Enfants de Jéhovah (2012). Mais aussi dans sa collaboration avec plusieurs artistes qu’il a rencontré en Afrique. Fabrice  est également en recherche perpétuelle de nouvelles formes de théâtre avec une esthétique allant du cirque opéra, au road-movie en passant par le cabaret. Cette innovation, plusieurs fois saluée par la critique, est en 2014 récompensée par la Biennale de Venise qui lui décerne un Lion d’Argent.

Une grande famille.

Il est le frère aîné du comédien David Murgia, membre du Raoul Collectif dont les pièces Le signal du promeneur (2012) et Rumeur et petits jours (2015) tournent partout en France et en Belgique. Les membres du Raoul Collectif, tout comme le metteur en scène Vincent Hennebicq qui présentait Wilderness au Théâtre National l’an dernier, ou encore Françoise Bloch, directrice de la compagnie du Zoo Théâtre qui présentait les spectacles « Money » et « Etudes » ont tous les trois pour point commun : Liège. Fabrice n’a jamais caché son intention de soutenir la création liégeoise et de maintenir une passerelle entre pédagogie et création, à l’intérieur même du Théâtre National. C’est par cette voie qu’il est parvenu a crée ses premiers spectacles. Il ouvre cette année ses portes à deux jeunes metteurs en scène : l’allemand, Jan Christoph Gockel, pour son spectacle de marionnettes Frankenstein, et Justine Lequette pour son spectacle J’abandonne une partie de moi que j’adapte.

Une identité.

Fils d’une mère espagnol et d’un père ouvrier italien, « immigré de la 3e génération ». Fabrice est très engagée dans la société et le combat politique. Il a participé au mouvement Tout Autre Chose, mouvement citoyen belge francophone, cousin du mouvement néerlandophone Hart boven Hard. Son spectacle, Karbon Kabaret, rassemble plusieurs artistes, artisans et performeurs autour de l’Esprit Liégeois : ouvriers métallurgistes, souffleurs de verre, acrobates, graffeurs, artistes visuels… Un cabaret « revue » à l’image des spectacles de festivals de rue où la dimension populaire est magnifier. C’est un amoureux d’histoires qui aime composer avec les valeurs passées pour mieux réinventer l’identité jour après jour.  Dans Exil (2012) il montre que l’exil n’est pas que celui du migrant mais aussi celui des jeunes européens exilés de leur propre monde, voir de leur propre corps, dans une société qu’ils subissent. Le théâtre de Fabrice souhaite divertir mais sans jamais distraire des questions qui nous rassemblent.

Une écriture souvent critiquée.

Le style de mise en scène de Fabrice Murgia est à tord réduit à l’utilisation de la vidéo. Si la caméra est présente dans l’ensemble de ses créations, elle est loin d’avoir à chaque fois la même fonction. Dans Black Clouds (2016) la vidéo est un moyen de signifier la fracture numérique Nord-Sud, avec un Internet à la fois synonyme de partage d’informations et d’émancipation, et de domination et d’asservissement. Dans Ghost Road (2012) la vidéo se mélange à la musique du compositeur Dominique Pauwels, et à la voix de la comédienne Viviane de Muynck pour créer un opéra road-movie. Dans Notre peur de n’être (2014) la vidéo est le point de rupture du couple en crise, manipuler à l’épaule, elle se braque et provoque des émotions.

Une passion pour le cinéma.

Il a un grand respect pour le cinéma d’Alejandro Inarritu, lequel a entre autre réalisé les films 21 Grams (2003), Babel (2006), Birdman (2014) ou récemment The Revenant (2015). Vous regardez un film d’Inarritu comme si vous étiez en train d’assister à un opéra. Le réalisateur et producteur mexicain soigne ses scénarios à l’extrême tout en faisant intervenir diverses formes d’arts. Pour Fabrice c’est une belle source d’inspiration sur la manière de lire et comprendre les histoires. Il lui rend d’ailleurs hommage dans la nouvelle saison du Théâtre National avec les « backstages » (cf. interview), clin d’œil à peine voilé au film Birdman.

Elise Pierre

Lisez aussi notre interview avec Fabrice Murgia.

Lisez ici le State of de Union de Fabrice Murgia en français.

Lees hier de State of the Union van Fabrice Murgia in het Nederlands.

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